C’était un choc énorme pour le retraité Ruedi Kummler lorsque sa femme Murielle a reçu le diagnostic de cancer, totalement inattendu, suite à un petit accident pendant une randonnée dans le Jura. L’oncologue du Centre hospitalier de Bienne a recommandé au couple de chercher conseil auprès de la Ligue bernoise contre le cancer. Ruedi et Murielle ont alors pris un premier rendez-vous avec notre conseiller Yves Girardet. Au cours de la période difficile qui suivait, ils I’ont rencontré régulièrement, presque toujours à deux, mais parfois Ruedi s’y rendait seul. Après 14 mois seulement, Murielle est décédée de son cancer agressif. Ruedi, qui est toujours client d’Yves Girardet, nous a raconté son histoire lors d’un entretien ouvert et émouvant.
Interview: Dr Christine Aeschlimann, directrice de la Ligue bernoise contre le cancer
Qu’est-ce qui vous a incité à vous adresser à la LBC?
L’oncologue du Centre hospitalier nous a accompagnés de manière exemplaire. À part ses capacités professionnelles et sociales, elle était également bilingue à cent pour cent. Elle s’est occupé de notre inscription à Berne, puis c’était Monsieur Girardet qui nous a appelés pour fixer un premier rendez-vous au service de contact à Bienne.
Comment se déroule une séance de conseils chez Yves Girardet?
Monsieur Girardet a des connaissances professionnelles étendues et il nous a conseillés avec beaucoup d’empathie. Cela fait du bien d’être soutenu et accompagné par une personne expérimentée.Ses conseils étaient très utiles, il était toujours bien préparé et au courant des derniers développements.
Vous avez pu choisir les thèmes à aborder?
Il s’agissait d’une bonne interaction. Monsieur Girardet a attiré notre attention sur des aspects importants, comme par exemple de rédiger une directive anticipée. Nous avons toujours eu la possibilité de proposer des thèmes qui nous préoccupaient. Et comme Murielle était francophone, chacun a pu s’exprimer dans sa langue maternelle.
De quelle manière la LBC vous a-t-elle assistés?
Pour nous, c’était d’une grande aide de pouvoir parler à une personne extérieure qui dispose de connaissances professionnelles et d’une large expérience. Monsieur Girardet nous a fourni des astuces et des indications pratiques, comme par exemple en ce qui concerne les informations qu’il faut procurer au service d’aide et soins à domicile ou au service de soins palliatifs afin d’organiser au mieux les soins. De plus, les rendez-vous étaient également utiles pour donner une structure au quotidien dans cette période difficile, et ce également après le décès de Murielle. Je continue à rencontrer Monsieur Girardet toutes les six à huit semaines et j’ai réussi à retrouver mes marques.
Quels sont les aspects que vous appréciez le plus dans l’offre de la LBC?
Les compétences professionnelles, la confidentialité absolue et le comportement empathique. Il est d’ailleurs très pratique que des séances de conseil sont proposées à Bienne.
Avez-vous des améliorations à suggérer?
Non, j’ai toujours eu le sentiment d’être pris en charge de manière exemplaire, et ce également par le service d’aide et soins à domicile, l’hôpital et l’EMS.
L’expérience du cancer a-t-elle modifié votre vie et celle de vos enfants?
Je continue à visiter deux ou trois fois par mois l’endroit où nous avons dispersé les cendres de Murielle. Mes enfants m’accompagnent quatre à cinq fois par an. Je pense chaque jour à Murielle. Lorsqu’une ancienne amie d’école de ma femme a été atteinte de la même maladie, je lui ai souvent rendu visite au service de soins palliatifs. Je sais ce que cela signifie d’être confronté à la mort et ce que peut apporter une visite à ces personnes, ne serait-ce que pour 15 minutes. Il est très important d’être là pour les autres, même si cela nécessite parfois un certain effort.
Il faut dire que j’ai également fait quelques expériences étranges. Certaines personnes ne savent pas comment aborder un homme qui vient de perdre sa femme. Et tant de promesses n’ont pas été tenues. Je suis heureux et reconnaissant que pendant les 14 mois de sa maladie, Murielle n’a dû passer que dix jours à l’hôpital. Grâce aux précieux renseignements fournis par l’hôpital et la LBC et grâce au soutien du service d’aide et soins à domicile, j’étais en mesure de la soigner à la maison pour la plupart du temps.
Quel message adresseriez-vous à ceux qui accompagnent une personne mourante ou qui ont perdu un proche?
Tout ce qui reste à la fin, ce sont l’amour, les relations et les traces que les morts ont laissées dans les cœurs de leurs proches.
Je vous remercie sincèrement de m’avoir accordé cet entretien et de votre confiance. Je vous souhaite tout de bon pour l’avenir!